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La musique

De la richesse, diversité des mouvements littéraires et artistiques algériens.

L’Algérie, de par sa tradition de terre d’accueil et de carrefour de multiples civilisations qui l’ont traversée, a hérité d’un riche patrimoine musical. Cette musique qui s’exerce sur des registres aussi divers que variés, est l’expression d’une identité culturelle forgée à travers les siècles de son histoire.

la Musique andalouse

El Hadj Ghaffour

El Hadj Ghaffour

El-Mossilia d'Alger, une des nombreuses associations
qui perpétuent et enrichissent le répertoire de la musique
andalouse

La musique classique algérienne dite andalouse a été apportée par les milliers de réfugiés andalous fuyant l’Espagne et les persécutions chrétiennes du XIème au XVIème siècle. Cette musique trouvera refuge dans les villes côtières où elle sera développée et pratiquée dans les grands centres urbains… Elle témoigne d’une grande recherche technique et se définit par trois styles :

- Ecole de Tlemcen ou Ghernati ; - Ecole d’Alger ou Sanaa; - Ecole de Constantine ou Malouf

Les maîtres de cet art sont les Cheikhs : El Hadj M’hamed Tahar Fergani, El Hadj Mohamed El Ghaffour, El Hadj Sid Ahmed Serri et le regretté Cheikh Abdelhamid Fakhardji…

Cette musique articulée sur 12 noubate (suites) a pour principaux instruments le luth, le Kanoun (Cithare) et le Nay (flûte de roseau). Le rythme est assuré par des tambourins et « tar » (tambour circulaire avec de petites cymbales). Une orchestration plus moderne constituée de violon alto, de la mandoline et du piano est venue enrichir cette instrumentation originelle.

L’influence de la musique classique algérienne sur la pratique musicale citadine, est telle que plusieurs genres et rythmes en sont dérivés. Plusieurs orchestres et troupes de musique classique andalouse ont été créés et se produisent régulièrement dans l’animation des soirées et fêtes, en même temps qu’elles perpétuent l’enseignement de ce répertoire aux générations nouvelles.

Certaines troupes musicales prestigieuses ont atteint une notoriété qui dépasse les frontières de l’Algérie : El Mossilia, El Fakhardjia, Nassim-El-Andalouss…

Les plus célèbres interprètes de cet art sont actuellement : Nouri El Kouffi, Nasserdine Chaouli, Bahidja Rahal…

La Musique Chaâbie (populaire)

En avant-plan, Hadj M'Hamed El Anka (1907-1978), chantre de la musique populaire algéroise

Ce genre dérivé de la musique classique andalouse est né dans la Casbah d’Alger au cours des années 1920 et se caractérise par des rythmes spécifiques et des « Kacidate » en arabe dialectal qui sont de véritables poèmes du terroir.

Le maître incontesté de ce genre à part entière, très apprécié du public, est incontestablement El Hadj M’Hamed El Anka… Dans cette lignée, d’autres interprètes donneront également à la musique chaâbie ses lettres de noblesse : Hadj M’rizek, Boudjemaâ El Ankiss, Guerrouabi, Dahmane El Harrachi…

Le genre chaâbi chante les légendes, la résistance, l’exil, les événements marquants la vie sociale…

De nombreux orchestres chaâbi se produisent régulièrement dans les diverses manifestations culturelles et animent les soirées familiales.

Une nouvelle génération d’artistes a tenté, ces dernières années, de donner un nouveau souffle à cette musique : Kamel Messaoudi, Mourad Djaâfri… D‘autres à l’instar de Reda Doumaz tentent l’aventure d’introduire des rythmes occidentaux modernes au chaâbi…

La Musique folklorique

Elle est aussi variée que le permettent la pluralité des styles et des genres pratiqués à travers les régions d’Algérie.

La musique bédouine

La musique dédouine

Khelifi Ahmed

Caractérisée par la pratique de la poésie chantée, art des pasteurs nomades, qui repose sur la longue kacida (poème) à rime unique, au son monocorde de la flûte de roseau, et s’articulant sur des thèmes religieux, épique, amoureux. De nombreux interprètes ont chanté cet art : Khelifi Ahmed, Rahab Tahar, Abdelhamid Ababsa avec son inoubliable chef d’œuvre Hizia…






La Musique kabyle

la musique kabyle

Lounis Ait Menguellet

Cet art spécifique à la région de la Kabylie comporte des rythmes musicaux originaux et variés :

La musique kabyle sert de support à un riche répertoire de contes et poésies anciens, transmis à la faveur d’une tradition orale millénaire, de génération en génération. Notons qu’elle se caractérise par la grande variété des sujets traités : l’exil, l’attachement à la terre, l’amour, la révolution… cette musique a pris un essor particulier pour être chantée à travers le monde et ceci à la faveur de ses plus dignes représentants : Slimane Azem, Kamel Hamadi, Cherif Kheddam, Ait Menguellat, Idir, Massa Bouchafa…


La musique chaouia

la musique chaouie

Teldja

Est un mélange de musique bédouine, avec plus d’instruments et un rythme soutenu et dansant. Aissa El Djermouni est l’illustre pionnier de ce genre, qui continue à se perpétuer avec une nouvelle génération de chanteurs : Katchou, Houria Aichi…








La musique moderne

La musique oranaise et le rai

Khaled

La musique oranaise et le rai

Ahmed Wahbi

Le RAI : genre musical du sud oranais s’affirme comme une approche de réappropriation du patrimoine culturel musical ancestral, initiée à l’origine par Cheikh Hamada et Cheikha Remiti.

Le vieux rai nourri d’instruments traditionnels, notamment le son de la flûte de roseau, exalte les vertus religieuses des saints du terroir. Il évolue durant les années 1970 et s’enrichit progressivement d’une instrumentation moderne électrique composée du synthétiseur et de la boite à rythmes, et d’influences occidentales rock, reggae et funk… Cet essor est le fait d’une nouvelle génération de jeunes chanteurs (Chebs) de rai apparue durant les années 1980 et dont les figures emblématiques sont : Khaled, Mami, Zahouania et le groupe Raina Rai.

Le rai exprime alors les nouvelles aspirations d’une jeunesse en quête de liberté et de justice. Le rai dépasse les frontières de l’Algérie pour devenir un phénomène international. De nouveaux groupes se forment mettant en œuvre une orchestration moderne et originale.

La Musique Rapp

Il existe en Algérie une multitude de groupes de Rapp. Alger en compte déjà plus de 200. Parmi les groupes fondateurs de ce genre musical, il faut citer : Hamma Boys, Intik et MBS.

La grande spécificité du Rapp algérien, né durant les années 1990, est de mêler au Rapp classique les sonorités du rai et les instruments traditionnels du chaâbi,

Cette musique, essentiellement contestataire et critique, dénonce le chômage, la délinquance, la drogue et les inégalités sociales.


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