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Ambassade de la République Algérienne Démocratique et Populaire - Berne

Accueil | Allocution Maitre Maurice Paronitti, Président du Conseil de Fondation de la Bibliothèque de la ville de Bienne le 08 juin 2009

Allocution de Maitre Maurice Paronitti, Président du Conseil de Fondation de la Bibliothèque de la ville de Bienne le 08 juin 2009


Votre excellence, Monsieur l'ambassadeur d'Algérie en Suisse M. El-Haoués RIACHE,

Monsieur le Préfet, Monsieur le Conseiller municipal, Monsieur le Conseiller de Ville,

Mesdames et Messieurs les membres du Conseil de fondation de la Bibliothèque,

Mesdames et Messieurs les présidentes et présidents d’associations amies,

Mesdames, Messieurs,

Chers amis et collaborateurs de la Bibliothèque de la Ville de Bienne !

Ahlan-Wa-Sahlan – Soyez les bienvenus.

C'est un honneur et un plaisir d'accueillir en ces murs, déjà tout empreints de culture et de savoir, l'exposition initiée par l'ambassade d'Algérie en Suisse.

Cette démarche s'inscrit d'ailleurs parfaitement dans le cadre des actions entreprises par notre Bibliothèque pour élargir son offre en devenant aussi un centre de rencontres culturelles et d'événements protéiformes.

La culture algérienne, Mesdames et Messieurs, est très ancienne, très riche, très variée. Chaque région, chaque ville, et, même, chaque oasis, constitue un espace culturel particulier. La Kabylie, les Aurès, l'Algérois, la région des Hauts-Plateaux, la Vallée du Mzab, le Gourara, le Hoggar, le Sahara sont chacune des régions avec des particularités culturelles, et parfois, linguistiques.

Des fascinants témoignages d’art rupestre du Tassili à tous les beaux édifices érigés tout au long de l’évolution de l'Algérie, l'art algérien reflète les chapitres d’histoire imprégnant ce pays et les différentes influences qui l'ont fécondé.

Ainsi, diverses facettes de la culture algérienne nous sont présentées dans le cadre de cette exposition :

D’abord, la politique devenue histoire – je pense au rôle de notre pays et de son diplomate Olivier Long, comme intermédiaire discret entre les parties au conflit d'Algérie, que la France a, jusqu’en 1999, qualifié « d’événements » malgré les milliers de morts, principalement civils. Comme on le sait, après des rencontres secrètes à Lucerne et Neuchâtel, les accords scellant l'indépendance de l'Algérie ont été conclus en mars 1962 à Evian, juste en face de Lausanne. Vous en verrez des documents historiques très importants exposés ici.

Ensuite, l'artisanat algérien, toujours très présent, d'une richesse, d'une créativité et d'un savoir-faire magnifiques, qui s'apparente, pour certaines techniques et certaines pièces, à un art véritable.

Le cinéma algérien, ensuite, qui sera représenté dans ces murs par des films emblématiques permettant de découvrir des aspects représentatifs de ce pays.

Plus inattendue : la philatélie algérienne, qui saura réjouir les connaisseurs mais aussi tous ceux qui reconnaissent la délicatesse, le sens du raccourci et la symbolique de ces vignettes, d’apparence si fragile, mais à vocation planétaire.

Le tourisme : souvent méconnus, certains sites et paysages d'Algérie sont à couper le souffle. Et l'ambiance ! Je me souviens de ce que me disait mon ami Toufik, natif de Chéraga : « quand tu arriveras à Alger-la-Blanche, la première chose qui te frappera, qui t'enveloppera, qui t'envoûtera, c'est la luminosité qui règne dans ce pays. Cette lumière puissante qui décuple ta vue et qui dissèque chaque détail, chaque contraste et chaque couleur ». Il disait vrai. C'est une invitation au voyage, et notre Bibliothèque tient à la disposition de chacun, de nombreux guides et monographies sur l'Algérie.

La littérature algérienne, enfin, qui s'exprime en trois langues : l'arabe, le tamazight, issu du berbère, et le français. Les auteurs algériens les plus connus de nos lecteurs, sans vouloir remonter à Apulée, Saint-Augustin ou le prix Nobel Albert Camus, sont probablement Yacine Kateb, Nina Bouraoui, Rachid Boudjedra, Rachid Mimouni, Fellag ou Assia Djebbar, membre de l'Académie française, qui sont tous présents dans nos rayons, et j'en oublie beaucoup d'autres.

Les thèmes principaux de la littérature algérienne contemporaine sont : la lutte pour l'indépendance, la guerre elle-même, le néo-colonialisme sournois qui a tenté de récupérer la jeune république, les problèmes du quotidien liés au changement des mentalités, à la perte des valeurs traditionnelles, les transformations sociales, politiques et culturelles qu’a connues la société algérienne.

A noter que l’Algérie dispose d’un théâtre national, de sept théâtres régionaux et de nombreuses troupes dites de « théâtre amateur ». C'est dire si l'écrit, et, parallèlement, peut-être encore plus l'oralité, ont toute leur importance dans la culture algérienne.

En conclusion, j'aimerais dire que l'Ambassade d'Algérie a très bien fait de choisir la Ville de Bienne, et plus particulièrement encore sa Bibliothèque, qui est l’institution culturelle régionale la plus fréquentée, pour y présenter certains aspects de sa culture.

Car en effet, nous faisons usage d'une langue commune : le français. Je rappelle que l’Algérie est le troisième pays francophone au monde après la France et la République démocratique du Congo. Si, pour l'Algérie, la langue française est un héritage culturel du colonialisme, les Francophones de Bienne, qui vivent et oeuvrent à la frontière orientale de l'espace francophone suisse, eux, cultivent ce qui est leur langue maternelle. Par-delà les contingences de l'histoire et de la politique, c'est avec satisfaction que nous pouvons élargir notre horizon vers l'Algérie, par l'intermédiaire du français, et nous accueillons cordialement les représentants officiels de ce grand et fascinant pays.

Merci d’être venus et merci de votre attention !

Le Président du Conseil de fondation de la Bibliothèque de la Ville de Bienne

Bienne, le 08 juin 2009